Avant tout
L’idée est de déterminer dans quel registre on se sent le plus à l’aise. La notion d’aisance, de bien-être est une notion fondamentale dans l’évaluation de la voix.
Déterminer sa tessiture prend du temps. Un classement trop rapide dans une tessiture inadaptée peut avoir des conséquences néfastes sur le ou la chanteur·se. Le mieux est de travailler avec un professeur de chant ou un coach vocal, le plus souvent en commençant par les notes médium, pour ajouter progressivement des notes supplémentaires dans les graves et les aigus. Petit à petit, l’évaluation de la voix se fait plus fine et le professionnel est alors à même de définir le registre le plus adapté à son élève.
Si vous n’avez pas spécialement l’intention ou l’envie de travailler votre voix, il existe toutefois des petits outils permettant d’avoir une idée plus ou moins approximative de sa propre tessiture.
Déterminer sa tessiture avec une application
Certaines applications ou sites internet proposent des outils pour déterminer sa tessiture. Ses évaluations sont le plus souvent très incomplètes et potentiellement bien différentes de la tessiture réelle qui nécessite une expérience et du temps pour la déterminer de façon juste.
Le vocaliseur Boiron est une application gratuite (www.jetestemavoix.boiron.com), qui donne une idée de la tessiture par la détermination de deux sons : le plus grave et le plus aigu.
D’autres sites internet proposent des outils similaires pour mesurer sa tessiture. Singingcarrots (www.singingcarrots.com), par exemple, est un site internet en anglais qui permet également de déterminer sa tessiture vocale. Ce site propose également de nombreux exercices d’entraînement vocal, dans sa version payante.
Déterminer sa tessiture avec un piano
Une autre méthode consiste à déterminer soi-même sa tessiture à l’aide d’un piano. Cela va nécessiter un peu de compétences musicales et un peu d’entraînement, mais c’est parfaitement possible. En quelques étapes, vous trouverez facilement votre tessiture et vous pourrez ainsi connaître votre type de voix chantée et quelles sont les chanteur·se·s qui vous correspondent le mieux.
Pour se faire, il faut être capable d’identifier les notes et leur nom sur le clavier du piano. Vous pouvez vous aider de l’illustration ci-dessous.
Etape 1 : commencer par un échauffement vocal
Avant de commencer, il est important de s’échauffer la voix afin de déterminer sa tessiture avec le plus de justesse possible. Beaucoup d’exercices d’échauffement vocal pour débutants sont disponibles sur internet.
Etape 2 : identifier votre note la plus grave
Commencez par chanter une petite chanson simple à hauteur confortable et progressivement, en vous aidant du piano, diminuer la note de départ. De cette façon, repérer la note la plus grave que vous pouvez chanter avec aisance. La voix ne doit pas être ni soufflée, ni forcée ou rauque, elle ne doit pas non plus être associée à une sensation désagréable ou une douleur. Il est primordial que la note soit émise avec aisance.
Vous pouvez par exemple chanter les 2 premières phrases de la chanson « au clair de la lune », à savoir : « Au clair de la lune, mon ami Pierrot. Prête-moi ta plume, pour écrire un mot ». Commencez tout d’abord pas une note confortable, comme par exemple :
- Do3 si vous êtes une femme ;
- Do2 si vous êtes un homme.
Puis vous descendez d’un demi-ton à chaque fois. Le but est de trouver la note la plus grave que vous êtes capable de chanter facilement sans forcer. Quand vous l’avez identifiée, notez cette note.
Etape 3 : identifier votre note la plus aigüe
Reprenez la même chanson que précédemment (ou une autre si cela vous chante, peu importe), partez d’une note confortable (par exemple Do3 pour les femmes, Do2 pour les hommes) et ce coup-ci, augmenter d’un demi ton à chaque fois. Comme pour l’identification de la note la plus grave, la voix doit restée claire et agréable à chanter.
Attention, dans la chanson proposée (« au clair de la lune »), la note la plus aigüe sur les deux premières phrases se situe 2 tons au-dessus de la note de départ. Par exemple, en commençant par Do3, la note la plus aigüe des deux premières phrases est le Mi3.
Dans cette étape, il est fort probable que votre voix change de registre en montant dans les aigües. En effet, la voix passe du registre 1 (voix de poitrine) au registre 2 (voix de tête). La tessiture, comme elle est définie de façon la plus générale, ne tient pas compte de ce changement de registre, Il est uniquement nécessaire d’identifier la note la plus aigüe, chantée avec aisance, quel que soit le registre. Toutefois, il peut être intéressant de noter la note de passage d’un registre à l’autre.
Une fois la note la plus aigüe identifiée, notez-la.
Etape 4 : et voilà !
Ecrivez maintenant l’étendue de votre tessiture, avec la note la plus grave et la plus aigüe que vous venez d’identifier. De façon générale, il est courant de ne noter que les touches blanches du piano (et non les noires).
Vous pouvez compter le nombre d’octaves (8 notes blanches consécutives) qui constitue votre tessiture. Il est normal qu’une tessiture ne contienne pas un nombre entier d’octaves. Lorsqu’une personne ne peut chanter que 3 ou 4 notes de l’octave supérieure, on compte une demi-octave.
Pour identifier votre type de voix, comparez votre tessiture aux tessitures types indiquées sur l’illustration précédente. Ces types de tessiture ne sont établis qu’à titre indicatif, il est évident que vous ne correspondrez pas exactement aux tessitures indiquées, ainsi, vous pourrez vous identifier à une tessiture mezzo, même s’il vous manque le La4 par exemple.
La tessiture évolue
La tessiture évolue naturellement avec l’âge, mais elle peut également évoluer avec le travail de la voix. En effet, un travail bien mené et régulier (idéalement avec un professeur de chant, un coach vocal ou une orthophoniste), permet d’élargir sa tessiture, soit vers les aigus, soit vers les graves, soit dans les deux sens.
Il est toutefois important de garder en tête que la voix met à contribution toute une chaîne musculaire, dont les plis vocaux. Le travail de la voix se fait sérieusement, afin de ne pas se faire mal de endommageant les plis vocaux. Au moindre doute, il est prudent de se faire encadrer par un professionnel.
Pour aller plus loin
Quelques ouvrages
Moller Nathalie – « Baryton, ténor, soprano, mezzo… les chanteurs choisissent-ils leurs voix ? ». France Musique – 2016.
Marjot Aurélie – « Tessitures et bien-être vocal – La tessiture : la carte d’identité vocale du chanteur lyrique ». Mémoire. ESM Bourgogne-Franche-Compté. 2020.
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